Mon père est parti, mais dans mon cœur il est toujours avec moi

Abdellah Zaki a réalisé des dizaines de peintures, mais elles n’ont jamais fait l’objet d’une exposition au sein de la communauté néerlandaise. Van Gogh n’est également devenu connu qu’à sa mort, a-t-il invariablement dit à sa fille Hajia. Fin août, les œuvres d’art du travailleur migrant de Swifterbant sont toujours accrochées au De Meerpaal à Dronten. En hommage posthume à l’homme dont l’art n’a jamais été vu de son vivant.

Hajia Zaki, l’un de ses cinq enfants, a défendu l’exposition de ses peintures. Elle pense encore chaque jour à son père artiste décédé il y a deux ans, à l’âge de 81 ans. Elle manque à Abdullah. “Il restera à jamais dans mon cœur”, dit-elle avec une main sur sa poitrine gauche. “Il vit en moi, sous une forme différente.”

“Notre lien était fort. Là où il est allé, j’étais. Là où je suis allé, il était. Quand nous étions ensemble, un demi-mot suffisait. En tant que jeune fille, j’étais fière de mon père. Il a fait de belles peintures. Natures mortes, paysages, œuvres à message politique. Tous les tableaux ont une histoire. Je le regardais, je pensais qu’il était très spécial. Je voulais montrer au monde entier de quoi il était capable. Il n’est jamais venu à une exposition. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Était-ce de la pudeur? Le tabou marocain sur l’art du passé? Dis-le. Quand je serai mort, fais ce que tu veux, avec cette réponse, je devais le faire.”

Source : Inge Blankvoort 3 août 2009